Chaque semaine, je vous propose de vous interroger sur des parts de vous pour mieux vous connaitre et vous comprendre.
Cette semaine, je vous propose d’aborder un sujet qui est bien trop tabou dans notre société. « La mort ».
HOUUUUUU comme ça fait peur !!!
Non, ne fuyez pas ! car ce qui suit peut vraiment vous aider à appréhender la mort différemment.
Déjà soyons clairs, ce qui suit est le fruit de mes expériences (professionnelles, privées et personnelles), c’est ma vérité d’aujourd’hui mais cela n’est pas une vérité absolue. Et ça tombe bien car ce blog est fait pour que chacun puisse partager son expérience. Alors n’hésitez pas, cela me ferait vraiment plaisir.
Pour comprendre notre peur de la mort, il me semble important de commencer au tout début, oui au tout début de l’humanité. Alors, il était une fois… (non mais elle est sérieuse, ça va être super long ! 🙂 ).
Plus sérieusement, il est important de comprendre comment notre espèce a évolué. Nous sommes nés de quelques cellules, en passant par le poisson… le singe… l’homme des cavernes… jusqu’à aujourd’hui, l’homme moderne. Comme chaque espèce, l’Homme a tout fait pour faire perpétuer la sienne. Donc en gros, il faut survivre pour rester en vie et plus je reste en vie, plus je perpétue mon espèce. Ceci est la nature du vivant, que ce soit le monde végétal, animal ou humain.
Nous avons donc en nous un instinct de survie.
Cet instinct se situe dans notre cerveau reptilien, ou primitif ou archaïque (pour comprendre nos cerveaux : lire mon article précèdent sur le jugement). Il est en lien direct avec notre corps, il est relié à nos sensations. Il fait tout pour qu’on ne ressente aucune sensation désagréable. C’est aussi le siège de toute notre expérience humaine et cela depuis sa création.
Cet instinct nous a donc permis d’arriver à l’homme moderne. Aujourd’hui, nous pouvons dire que par rapport aux Hommes des cavernes, nous sommes dans des sociétés développées dans lesquelles nous n’avons pas de réel danger. Tout est fait pour notre sécurité physique (toujours la recherche de sensations agréables) : nous dormons à l’abri, au chaud, nous achetons notre nourriture dans les supermarchés, nous avons l’eau courante, les airbags dans les voitures, les pompiers, les hôpitaux…etc. Nous sommes l’espèce la plus développée. Il a fallu à l’humanité près de 300 000 ans pour atteindre le million d’individus au Paléolithique supérieur. Et il lui a suffi seulement de 35 000 ans supplémentaires pour atteindre 8 milliards (presque 10 000 fois plus) ! Autant dire que notre espèce a plus qu’atteint son objectif de survie. Le résultat est que l’Homme s’est hissé au sommet de la chaîne alimentaire, et qu’il n’a plus de prédateur.
La conséquence, c’est que nous sommes arrivés à un point de notre humanité où la mort est considérée comme un échec : on n’accepte plus la mort. Et le développement de la science a fait beaucoup pour reculer l’âge de celle-ci. Même vieillir n’est plus accepté (crème miracle, chirurgie esthétique, filtres…). Les modèles d’une jeunesse éternelle trônent dans les publicités, sur les réseaux, dans les rues. Aussi, on ne doit plus être malade (développement des médicaments en excès, supermarchés pharmaceutiques, multiples vaccins, gel hydroalcoolique, masques…). Je vous rappelle qu’il y a quelques temps, par peur de la mort, quasiment la Terre entière a été confinée. Bref, par peur de la mort on contrôle de plus en plus la vie !
Aussi on ne veut plus voir la mort, on la fuit. Nos anciens ne passent plus leur fin de vie à nos côtés, ils meurent dans des maisons de retraite. On ne veille plus nos morts, finies les veillées mortuaires.
On peut même dire qu’aujourd’hui avec les progrès de la science, il y a un « fantasme d’une immortalité ». La cryogénisation serait un passeport pour la vie éternelle, le clonage humain est devenu une réalité dans les laboratoires de recherche… Ok, être immortel pourrait être cool mais il y a bien une question que cela soulève : quelle serait notre vie si nous étions immortels ?
Et la réponse est que nous serions des êtres sans envie, sans sens, sans courage. La mort est là pour nous rendre vivant. Pour que ça soit plus perceptible, imaginez un jeu vidéo où vous avez une vie illimitée, vous passez tous les niveaux, vous vous baladez dans le jeu mais à un moment vous vous lasseriez, vous vous ennuieriez car si il n’y a pas de fin alors il n’y a pas de but. C’est pareil dans la vraie vie. Si la mort n’existait pas alors nous ne serions pas animés par cette force et cette volonté de s’accomplir et de vivre.
La mort de notre corps est factuelle, elle arrivera un jour pour nous tous. Donc la fuir toute notre vie ne sert concrètement à rien.
Alors, pourquoi au moment où nos vies devraient être beaucoup plus paisibles notre peur de la mort nous empêche-t-elle de vivre ? Pourquoi l’Homme cherche-t-il toujours plus à se protéger, à contrôler la vie ?
Eh bien cette peur vient de notre cerveau reptilien. Lui, comme je vous le disais plus haut, c’est notre instinct de survie. Pour faire perpétuer notre espèce il a développé sa vue du monde en ce sens. Mais au fur et a mesure de nos expériences, lui les garde en mémoire. De façon inconsciente pour nous, il va toujours aller chercher les expériences du passé pour déterminer ses réactions à une situation présente ou pour construire ses scénarios du futur, sur le principe du ‘ça a marché une fois dans une situation vaguement similaire, ça marchera donc à nouveau’.
Conséquence, il n’est jamais dans le moment présent. Du coup, n’étant plus dans le moment présent, nous ne sommes quasiment jamais objectifs sur la réalité, puisque nous y plaquons des événements passés. Le reptilien active ainsi les peurs liées à ces expériences passées pour maintenir sa survie. Mais bien souvent ces expériences nous avons su les gérer et trouver les ressources en nous pour les vivre. Mais lui ne va pas s’attacher aux ressources mais plutôt aux sensations désagréables et aux peurs ressenties durant ces expériences. Notre cerveau est devenu une sorte de simulateur : il fait tout le temps, plein d’hypothèses qui n’arrivent quasi jamais.
Exemple : vous devez avoir une conversation avec une personne avec qui vous êtes en conflit. Avant d’avoir cette conversation, vous allez faire tout plein de scénarios dans votre tête (toujours négatifs) mais finalement ces derniers ne se réalisent quasi jamais. Et pourtant vous aurez eu peur. Cette peur est activée par le reptilien qui ne veut pas être confronté à l’inconnu car c’est un danger, et danger=mort. Et de façon collective, on fonctionne de la même manière, tout changement induisant une situation inconnue peut être assimilé à un danger : quitter sa famille, son pays, affronter une maladie, une épidémie, une crise économique…
Notre reptilien va créer des protections dès qu’il ne connait pas ou ne comprend pas une situation. En gros c’est comme un vigile de boite de nuit qui ne laisserait pas entrer de nouvelles personnes. Ça n’aurait pas de sens. Et bien notre reptilien d’aujourd’hui fait pareil. Il est devenu dysfonctionnel car trop protecteur. Mais lui ne voit pas cela car il ne peut remettre en question un système qui lui a permis de survivre, d’exister. Pourtant pour vivre, il faut sortir du mode survie. Il faut rééquilibrer ce reptilien.
Quand on s’intéresse à d’autres cultures on se rend très vite compte que le rapport à la mort est parfois à l’opposé de ce que nous vivons dans nos sociétés développées. Dans les différents voyages que j’ai pu faire auprès de cultures où la mort est intégrée à la vie, on sent que ces peuples sont beaucoup plus sereins et vivants.
Voilà, toutes ces explications étaient nécessaires pour une compréhension de notre mode de survie, mais il faut aller plus au fond de cette peur pour comprendre qu’elle en est la racine.
Ce qui nous fait peur en réalité, ce n’est pas le fait de mourir. C’est d’être séparés de l’amour. Là est la racine de notre souffrance.
De manière générale, toutes les séparations nous font souffrir. Cela peut être la fin d’une relation amoureuse, un changement de vie professionnelle, ou un proche qui part vivre à l’autre bout du monde. Peu importe la forme de la séparation, c’est toujours le même sentiment qui revient : on a mal de sentir que l’autre ne nous aime plus, ou s’éloigne de nous.
Que se passe-t-il réellement en nous ?
Enfant, nous allons vivre des expériences qui vont faire que l’on va prendre comme vérité que l’amour va se chercher à l’extérieur de nous. Au commencement de notre vie, dans notre développement, nous ne différencions pas notre personne des autres. Nous sommes baignés dans le grand tout. On est en fusion totale. Mais plus on va se développer, plus on va rentrer dans le monde de la dualité et du conditionnel, et on va alors apprendre à s’aimer à travers le regard de nos parents, de nos proches, des enseignants… On se construit tous sans exception de cette manière. C’est la naissance de notre Ego et de notre personnalité. Nous apprenons donc à grandir à travers le lien aux autres, et notre Ego est persuadé que nous ne sommes aimables que dans le rapport à l’autre. De même, pour être aimable aux yeux des autres, notre Ego va jouer des rôles pour leur plaire et continuer à être aimé, et ces rôles deviennent qui nous croyons être. On ne se distingue plus de ces rôles.
On ne connait que très rarement ce qu’est l’Amour de soi quand on devient adulte car comme tout humain on commence notre expérience par cette dualité. On entre dans la croyance profonde et collective que l’Amour n’est pas à l’intérieur de nous mais bien à l’extérieur. Et cela devient notre plus grande souffrance.
Pourtant, la vie va nous aider à retrouver le chemin de notre propre amour. Nous allons avoir des moments de grâce comme une merveilleuse rencontre amoureuse, la naissance d’un enfant, le fait d’être enceinte, la réussite d’un rêve, d’un projet qui nous tient à cœur… Ces moments vont nous plonger dans un sentiment d’amour profond et on sent dans ces moments la puissance de la vie en nous. On sent que tout est possible, on est baigné dans l’instant présent.
La vie nous offre ces moments-là pour nous montrer que cet Amour existe en nous. S’il n’existait pas en nous, nous ne pourrions pas le ressentir. Mais l’Ego, qui pense qu’il ne peut être aimé que par ce qui est extérieur à nous, va projeter cet amour sur ces moments ou sur ces personnes. Et donc l’Ego pense que s’il perd ces moments ou ces personnes, il perd cet Amour. Du coup, le reptilien s’active et nous sort de l’instant présent, va puiser dans le passé et anticipe le futur pour fuir la sensation désagréable qu’on ressent quand on pense être séparé de l’amour.
C’est pour cela que la mort nous fait si peur. La mort, pour l’Ego, c’est la séparation de l’amour. Donc de façon inconsciente quand une personne proche de nous meurt, pour notre ego c’est la perte de l’amour.
Maintenant, prenez deux minutes pour faire un petit exercice. Imaginez un monde dans lequel vous ressentez au fond de vous un amour immense comme à certains moments de votre vie. Un moment où vous avez ressenti cet Amour dont je vous parlais plus haut. Maintenant, prenez le temps de ressentir que cet Amour est là en vous et qu’il sera là pour toujours. Qu’il vous accompagne tout au long de votre vie, peu importent les évènements extérieurs. Vous ressentez maintenant comme tout est apaisé en vous. Et maintenant, imaginez que tous les gens que vous aimez ont le même amour pour eux, en eux. Que toutes les personnes soient dotées de cet Amour si fort que les egos ne cherchent plus le besoin d’être aimés ou de reconnaissance car tout est déjà là en chaque personne. Alors quand une personne s’éloigne de nous, on ne ressent pas son manque d’amour car il reste en nous.
Quand nous réalignons nos peurs sur cet amour, la vie reprend sa véritable place et nous nous sentons profondément vivants. Nous intégrons la mort à la vie et nous arrêtons d’être constamment en mode survie. Nous nous réalignons à l’instant présent, nous accueillons qui nous sommes véritablement et là la vie devient une amie qui nous permet de vivre des expériences d’amour infini. C’est là que l’on goûte au plus profond de cet amour ce sentiment d’éternel, d’immortalité.
Je le vois chez les personnes que j’accompagne ou dans ma propre expérience depuis que je ne crains plus de mourir, je vis de plus en plus cet instant présent, je me sens en lien profond à la vie et surtout je VIS, je me sens vivante. Je laisse cette énergie émerger du plus profond de mon ventre et elle me guide. C’est aussi dans cet espace, dans le corps que notre expérience devient extra-sensorielle : médiumnité, guérison, clairvoyance, canal… On a des capacités extraordinaires en tant qu’humain qui s’ouvrent à nous une fois qu’on a dépassé nos peurs.
Voilà les amis, j’espère que cela vous aura éclairé et apporté un autre regard sur la mort. Je pourrais encore écrire de nombreuses pages sur ce sujet car il me passionne. J’y reviendrai surement dans un autre article ou podcast. N’hésitez pas à m’interroger si vous avez des questions.
Avec toutes ma tendresse,
Laeticia
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